La vallée verte, huile sur toile 2012, 73 x 92 cm (4)

La vallée verte

huile sur toile     2012

73 x 92 cm

 

Frédéric Jacquin passe de l’assez petit à l’assez grand format. Il passe aussi de l’assez grande scène à presque l’infime.

L’attachement de la base de l’arbre, avec la partie terre, de surface et même souterraine. Cette attache est si prégnante que le rapport terre ciel se retrouve dans le nouage qui se jouerait donc, dirait-on, entre haut et bas.

Le vivant et l’inerte

L’âme a pu être identifiée à la nature en tant que porteuse du végétal.

Le végétal est très lié à son support. Il s’en différencie à peine. Mais ce dernier peut revêtir d’autres propriétés que cette confusion, presque, avec cette matière réputée inerte qui constitue une montagne. Oui, la végétation, qu’on y pense un peu, fait approcher de l’âme.Elle est ce qui s’accroche et s’élève insensiblement dans le cours du temps. C’est un vivant qui s’imprègne du temps. Et ce dernier se découvre sous une forme qui donne beaucoup à dessiner. Et à peindre.

La feuille et la racine sont des excursions du vivant. Mais, tout autant, de l’inerte.Cet antique rapport de l’un à l’autre, cette réciprocité, est toujours à réévaluer. Et c’est ce que fait Frédéric Jacquin. On dirait qu’il humecte la feuille/le papier si fortement, que le dessin ne peut que croître tout imprégné de cette incursion. Et que l’inerte rampant ainsi, est passé du côté de l’autre.

 

Jean-Pierre Martinot