Souvent génial, parfois raté et toujours sans illusion.

Le scalpel de son pinceau sculpte les formes avec une maestria que vient renforcer l’emploi de couleurs saturées, pleines, aussi lumineuses que froides. Un réalisme d’une efficacité redoutable naît alors. Portraits, paysages, scènes d’intérieur, nus se côtoient et nous racontent une autre façon d’envisager la modernité. Non par l’invention de nouvelles gammes de plus en plus abstraites, mais par la vieille recette de l’observation de la nature et du motif.

Vallotton narre ses désillusions. Il est cinglant. Dans ses paysages, soudain s’apaise sa tristesse. Ils ne sont pas gais pour autant, mais rendent compte d’un instant de judicieuse invention entre masse, plan et couleur.

La fin arrive. Notre homme se veut devenir plus que simple observateur et juge. Il a des désirs d’imprécateur, d’omniscient, comme peuvent l’être ceux qui croient connaître le monde par le simple fait de ne plus croire en lui. Et il se plante. Sa grandiloquence a perdu tout lien avec la réalité et son ressenti. Nous sommes dans le fantasme complet. La guerre entre les hommes et les femmes prend des allures d’illustration caricaturale dépossédée de toute lumière véritable. Et c’est le mauvais tableau qui triomphe.

On refait le parcours et on se demande dans quelle mesure il s’agit de rester dans une ambition modeste, de savoir se tenir là où on ne perd pas le contact avec la nature, fut-elle frustrante dans son apparence de déjà-vu et de stricte vraisemblance.