Frida et Diego…..ou l’art de tout mélanger.

Gloire, amour, souffrance et création. Tout y passe. La logorrhée délirante à propos a fini par occulter la vérité des oeuvres.

Qu’en est-il de ces dernières ? A l’Orangerie, on découvre un Diego Rivera très mauvais peintre de chevalet, une sorte de sous-Van Dongen tropical. Son dernier portrait d’un couturier local et celui de sa principale mécène et maîtresse Dolorès Olmeido oscillent entre naïf grotesque, faux style et balourdise. La reproduction de ses fresques logiquement intransportables et quelques dessins préparatoires sans aucun intérêt ne permettent pas de se faire la moindre idée de son travail sur place. C’est dommage.

Quant à l’icône Frida, il est interdit d’en dire du mal. Forcément chez elle tout touche au sublime……..sauf sa peinture. Si je veux bien reconnaître dans sa manière une présence illustrative indéniable, je n’en dirai pas autant sur le plan pictural. Ses mises en image de sa souffrance en beauté parfaite, appuyées par un commentaire redondant ne racontent rien de la souffrance véritable. Pour cela, il faut aller regarder les derniers portraits peints de Carpeaux, les dessins d’Artaud, les figures grimaçantes de Bacon. Là, soudain, se donne à ressentir dans la chair même de la matière l’expression douloureuse et viscérale. Rien de tel chez Frida, ou si peu comparé aux précédents. Appliquée, studieuse, bonne fille, elle se met en scène et c’est tout.

Mais pourquoi donc nous raconter encore et toujours la même soupe mythique à propos de ce couple ? Il eut été infiniment plus juste et passionnant de les présenter dans un contexte mexicain plus large, métissé, naïf, familier des ex-votos et qu’il revendiquèrent tous les deux.